Paroles

 J’ai des doutes

Nos visages à l’envers en reflets dans une cuillère

les pieds en l’air le nez dans la poussière ,

d’une étoile filante j’ai compté les treize lunes

de nos vies circulaires, impairs et bonne fortune !

dans les lumières lunaires des ombres sous-marines,

une patrouille d’hommes grenouilles en vadrouille.

en grands cirés jaunes s’agitent des hommes,

brandissant des gyrophares  au rythme d’un métronome !

J’ai des doutes, sur le sens de nos routes

J’ai des doutes qui en doute ?

à l’avant dans l’cockpit c’est la phase euphorique,

l’équipage se gave de substances illicites

au son chaloupé d’un sax qui grimace

des couacs essoufflés d’une fanfare incertaine !

J’ai des doutes, sur les sens de nos routes

J’ai des doutes qui en doute ?

Je suis sur des luxures de la déroute.

Un peu d’eau

Un grain de sable dans la machine, tout se grippe !
Deux doigts au fond de la gorge, cherchent le souffle,
Un peu moins court ! pour chanter dans ta cour !

Levons les verres à nos chimères , évanouies
en fines poussières sur l’étagère ! Il serait temps,
Qu’enfin elles se désaltèrent ! dansent dans la lumière !

Il nous faut... Juste un peu d’eau
Pour se rafraîchir les mots... De la bouche.
Ce n’est rien qu’un peu d’eau ,
Si par hasard la pluie s’en mêle
Tes larmes seront d’autant plus belles !

Si tu le veux prends moi la main, érodons la pierre !
en traversant ce pont romain, Invincible
aux ouragans, aux crues des torrents !

il nous faut juste un peu d’eau
pour se rafraîchir les mots... De la bouche
Ce n’est rien qu’un peu d’eau
Que je vais boire à ta source !
Si douce. Si douce Un peu d’eau

Marins déserteurs

Adossé au comptoir de chêne patiné

par des coudes alanguis de peu de volonté,

serments jurés, crachés ,jetés à la volée,

je croyais en l’ ivresse divine du vin de messe.

Avec la gueule de bois, respirer l’air du large,

Il vaut mieux être seul qu’en mauvais équipage ;

Et tout boire d’une seule traite, apprivoiser les mots

Des bouteilles à la mer échouées sur le sable.

Ceux qu’on avait saoulé ,fait chavirer le coeur.

Les âmes misent à nu dansant au fond d’un verre,

Au plus fort des tempêtes.

On ne peux oublier les marins déserteurs...

Mais on peut pardonner la mer est sans remords .

Ton singe lanceur d’oranges

Dans cette jungle, je suis ton singe lanceur d’oranges

Aussi naïf que la lame émoussée de mon canif

Sous un soleil rouge, je coupe ce bouquet

de fleurs luxuriantes pour te parer en oiseau bariolé

et narguer le serpent à l’affût d’un festin à tes dépends !

L’explosion des sens fait bouillir nos sangs

insensibles aux dangers !

J’ai crevé la toile d’une joyeuse farce

Je suis ton singe lanceur d’oranges

Ton singe lanceur d’oranges !

Courons vers la rivière, avant l’orage, dans les roseaux brisés

Où s’abreuvent les grands fauves l'oeil aux aguets

prêts à nous déchiqueter !

passé le barrage, plongeons dans l’eau vive,

libres et intrépides !

J’ai crevé la toile d’une joyeuse farce

Je suis ton singe lanceur d’oranges

Ton singe lanceur d’oranges !

J’ai crevé la toile d’une joyeuse farce

Ecarté les lianes pour guider tes pas !

Je suis ton singe/je suis ton singe/je suis ton singe

lanceur d’oranges

Ton singe lanceur d’oranges ...

LES DIMANCHES IMMOBILES

Le marchand de ballons a déserté l’horizon,

laissant le ciel à ses humeurs !

d’une ruade mal assurée , piétinant la sciure

d’un manége désenchanté !

mon cheval s’entête à sauter la haie !

Compatissant pour la volaille, jetée en vrac sur les étals ,

et ses dimanches matins fatals !

Le chat à mordu à l’hameçon du vague à l’âme dominical

il ne tue plus d’oiseaux !

Une fragile accalmie au moins jusqu'à lundi 

Les dimanches immobiles je ne bouge pas d’un cil

Dans une boule qui neige imbibé le formol

Placide je somnole

d’une vertu de nonne !

Les plaisirs populaires que proposent nos congénères,

ne génèrent que des cons !

est-ce le chagrin ou la colère ? les enfants des jardins publics

jettent au loin des cailloux, à l’aide de lance-pierres sur nos maisons de verre !

Les dimanches immobiles je ne bouge pas d’un cil

Monté sur des échasses à faire l’épouvantail

Quand je remue les bras

Tous les vivants se taillent !

Alors je m’abandonne aux vices qu’on me donne

Les dimanches immobiles je ne bouge pas d’un cil

Les dimanches immobiles, ainsi soit-il !

ainsi soit-il !(x3)

Les dimanches immobiles !

Interstices

Sur le bord du torrent, je m’en allais courant,

le pas est alerte, les chaussures délassées .

sur une pierre d’achoppement le pied a buté ,

avant le petit pont, l’une coule droit au fond !

à l’orée du verger, j’ai cueilli deux, trois pommes

comme un piège ordinaire placé à ma portée !

Je n’ai pas mesuré la lourdeur du péché

le vers qui les pourrit, les chairs desséchées ! desséchées !

Tout le sel de la terre,

de nos vies sans malice

se rappelle à l’enfance

qui se glisse et s’immisce dans les interstices !

J’ai franchi la barrière d’un heureux vol plané,

posé là des cailloux sur la ligne de chemin de fer,

que je saute à cloche pied, la joie d’imaginer

le monstre de métal en furie dérailler ! dérailler !

tout le sel de la terre

de nos vies sans malice

se rappelle à l’enfance

qui se glisse et s’immisce dans les interstices ...

comme unique défense

de nos sentiments rances

se rappeler l’enfance

qui se glisse et s’immisce dans les interstices ...

AQUARIUM

De derrière la fenêtre je regarde la pluie

tomber flic-flac sur les pavés,

la course accélérée de tous ces gens pressés

visions aquatiques, des bulles qui éclatent

tout doucement sur les carreaux,

un scaphandrier derrière son hublot !

et je regarde le monde, Atlantis qui sombre

bleu, oh bleu

dans la gouttière un poisson-chat

court après les poissons volants

je suis perdu seul sans boussole,

capitaine d’un vaisseau fantôme

dans l’aquarium.... Dans l’aquarium !

je suis en équilibre la haut sur le toit

à chercher la lumière d’un phare

j’ai perdu tous repère et vogue la galére

seule une étoile des mers me pointe le chemin

qui mène tout droit aux fonds marins

un navire englouti m’emmène loin d’ici

je contemple le monde, les tours jumelles s’effondrent

bleu, oh bleu

je souris au poisson-scie

qui scie la branche où j’suis assis !

je suis perdu seul sans boussole,

capitaine d’un vaisseau fantôme !

qui est l’animal qui est l’homme ?

et sur le pont jamais personne !

dans l’aquarium.... aquarium 

Les chats des calendriers

Oubliez le phénix qui renaît de ses cendres,

beau et bronzé en décembre.

Ce teint diaphane me colle à la peau,

D’une blancheur de médicament.

Je préfère raser les murs, Le soleil est une luxure !

Lasse de l’appel des sirènes, souriantes sous les enseignes !

Je passe à toutes vitesse

Les mains sur les oreilles,

de peur de finir en statue de sel

Venez à ma rescousse.

Ce chant me fout la frousse

Je suis un bien amère Ulysse ! Les promesses des odalisques, ne font hélas plus mes délices !

En attendant, je fais des croix autour des chats

Des voitures de pompiers des calendriers, calendriers...

En attendant, je fais des croix autour des chats

Des filles évaporées des calendriers, calendriers...

Des calendriers, calendriers...

Humeurs malignes

Les humeurs , sauf erreurs , sont malignes

Sur un trottoir ou à domicile , elles s’enveniment

Pour te faire rire , te faire pleurer, si volatiles

A quoi ça rime ces mélancolies que l’on rumine

Pulsions fragiles par faiblesse assassinées,

Comme un insecte ,vie infime que l’on piétine .

Le début d’un nouveau rôle ,

Pour une main qui te frôle et tout va bien !

Ces lieux communs , salutaires en ritournelles .

Le début d’un nouveau rôle,

Pour une main qui te frôle.

Une chaleur qui revient

sur ta peau nue ingénue et tout va bien...

L’alarmiste

Il voit des bombes tomber sur le monde au 14 juillet,

Un Concorde en flammes s ‘écraser sur le sable rien qu’un cerf-volant.

Quand une locomotive fonce en furie vers le quai bondé

Parmi les spectateurs dans les cris d’effroi se terre sous une banquette !

Dans ses cauchemars sirènes et gyrophares qui s’entêtent,

Pour des crashs de voitures en auto-tamponneuses à la fête.

Il entend les rafales des carabines à plomb crever quelques ballons dans le labyrinthe aux miroirs déformants se prend pour un géant.

Si sensible aux mensonges des bonimenteurs au moins un quart d’heure.

Le sait-il vraiment qu’il n’est pas de plomb comme ses jeux d’enfants ?

Ses amours sont virtuels cent pour cent hygiéniques,

Pour le 7 ème ciel un code confidentiel. 7 ème ciel...

Son idéal sécuritaire,un gilet pare-balles, une cage de verre.

L’alarmiste, oh l’alarmiste,maladie des passions tristes

L’alarmiste...

L’alarmiste, oh l’alarmiste, sous ses pas des précipices

L’alarmiste...

Où est le chien

Je le voyais par la fenêtre , passer sur le trottoir d’en face

pour lui c’était la galère. le chien le suivait comme une ombre,

un p’tit roquet bien énervé !

Les gens le connaissaient dans l’quartier et s’arrêtaient pour lui parler !

Souvent d’son chien d’ailleurs, s’inquiétaient de sa santé 

C’était son lien!

Avec un bâton il ramassait les bouteilles vides consignées,

ça lui faisait un peu de monnaie, dans son caddie du verre brisé !

il survivait ! C’est ça, il survivait !

il voudrait bien vivre autrement

autrement il ne sait comment

mais où est le chien ? Où est le chien ?

Bien sur souvent il titubait dans les vapeurs de mauvais vin,

n’arrivait plus à vous regarder, alors il jouait à l’homme pressé,

très occupé !

il s’appelait Joël B, autrefois ouvrier agricole,

rêvait d’un bout de jardin et d’une cabane

de quelques mètres carrés, ça lui suffisait!

il voudrait bien vivre autrement

autrement il ne sait comment,

mais où est le chien ?

Où est le chien ? qui hurle à la mort !

Où est le chien ? tombé sur un os !

Où est le chien ?